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LE NOUVEL ART D’AIMER

est flétri, vieilli. Ton allégresse est morte. Tu as souillé ton Nirvana d’où te venaient cent sources de fraîcheur. Pis, tu l’as ennuyé. Tu ne t’y plairas plus. Que je te plains !

Si tu l’apprends, mon
amie, toi sa femme, surtout ne divorce pas ; c’est la fin de tout pour toi et le déclassement commence si tu ne sais plus vivre sans appui. Car les hommes t’offriront tout sauf l’appui.

Une femme a-t-elle épousé un pleutre ? Il s’arrange pour ne pas payer la pension alimentaire à quoi les tribunaux l’ont condamné, elle se voit arracher son enfant même quand elle en a la garde si le père prétend ne pas pouvoir entretenir son fils ailleurs que chez sa maîtresse épousée qui, elle, élève l’enfant dans l’horreur de sa mère ; bref tu entres dans un réseau d’atrocités dont une femme ne sort plus.


Quant à toi, belle épouse trompée,
plus désirable que la gueuse qui a défait un ménage avec enfant, silence. Je demande beaucoup et cependant je le maintiens. Silence et patience. Tout plutôt que la scène. La sagesse, Madame, la voici :
Il n’est rien arrivé.

Surtout ne fais pas la vie dure au franc-fileur.

La mauvaise grâce n’apporte que rupture.

L’arme des épouses trompées existe.

Il n’en est qu’une irrésistible : le reprendre au filet des plaisirs, des bonheurs quotidiens. Faire la scène qui te démange, c’est le perdre à jamais. Brusqué par toi il ira vivre avec elle. Ton arme, tu