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ÉPOUX
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désobéir normalement et en beauté, cela sans excentricité, sans sortir de la nature, en découvrant même une de ses lois, eh bien ma chère, tu auras simplement enrichi la pensée, tu auras ajouté ton caillou à l’esprit humain. Partons de haut, partons de ce qui nous transporte et nous élève et par là trouvons mieux par nos humbles différences de nature ; nous aurons rempli notre tâche. Illuminons de beauté le devoir, nous l’aurons prolongé comme une poésie en l’adaptant à notre couple. »

Et jugez, chers ménages, combien s’aimeront les époux qui l’un par l’autre ensemble et la main dans la main s’avanceront vers les clartés.

Ainsi ils s’aideront à vaincre les libertés d’en bas (habitudes et somnolences mortelles), au grand profit des libertés d’en haut pour la marche à la perfection, c’est-à-dire à l’éveil total.


Le devoir, terre inconnue.

Il est illimité car chacun de nos dons l’étend. C’est une terre à découvrir chaque jour, ce qui rend la vie fascinante. Sachons en percevoir l’étendue sous les brouillards de la coutume.

Le couple seul peut déchiffrer le devoir en son ensemble, car il y faut l’homme, l’abstracteur et la femme qui est la vie, l’organisante. C’est pourquoi j’avais demandé en 1911 la République du Couple[1]. Couplons d’abord l’esprit humain car

  1. Le Couple, par Aurel (1911). Réédité en 1935. Éditeur : Figuière, dépôt chez Aurel, 20, rue du Printemps, Paris.