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LE NOUVEL ART D’AIMER


Quant à Pascal,

sur ce sujet il va plus loin :

« Qu’est-ce qui sent du plaisir en nous ? Est-ce la main, est-ce le bras ? Est-ce la chair ? Est-ce le sang ? On verra bien qu’il faut que ce soit quelque chose d’immatériel. »

Voulons-nous sentir du plaisir et sans exclure le plus haut ? Cultivons en nous l’immatériel par la sensibilité de l’esprit et du cœur.

Entrons donc en amour, c’est-à-dire au pays du merveilleux.

L’homme qui n’invite pas le mystère dans la conduite de sa vie, c’est-à-dire les faces du connaissable qui restent prises dans la brume et ne se sont pas encore découvertes, tronque ses hautes facultés comme un boucher stupide qui tranche n’importe où.

Maeterlinck, pour exprimer l’amour, se sert presque uniquement du mystère : Monna Vanna, L’Oiseau bleu, etc.

Comment vivre sans un appel d’en haut ? Comment se soutenir même sans enthousiasme ?

Il est donc bien entendu pour la France, ainsi que pour tout peuple de civilisation haute — comme les Grecs qui mêlaient les dieux à leurs fêtes les plus profanes, qui mettaient en somme les dieux partout, dans les banquets comme dans le baiser — que toute foi, tout feu sacré que nous stimulerons en nous, foi en Dieu, en la patrie, en l’art, en la beauté, en l’homme et en la femme — exalteront notre génie pour faire un bel amour.