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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE I


Épicharme a dit aussi avec beaucoup de justesse :

Très peu propre à parler, mais incapable de se taire ;


pensée qui a, sans doute, donné lieu à celle-ci :

Ne pouvant parler, il ne pouvait cependant pas se taire.


J’ai entendu Favorinus dire que ces vers d’Euripide :

Une bouche sans frein, une folie sans bornes, ont ordinairement une fin malheureuse,


ne doivent pas seulement être appliqués à ceux qui tiennent des discours impies et sacrilèges, mais bien plus encore à ces parleurs sans mesure, dont la langue intempérante et sans frein s’agite sans cesse et répand un épouvantable torrent de paroles. Les Grecs ont pour désigner ces hommes le mot significatif de καταγλώσσοι grands parleurs.

Un des amis de Valérius Probus m’a raconté que cet illustre grammairien, quelque temps avant sa mort, lisait d’une manière