Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée
46
AULU-GELLE


observées, le sénat dispense de la loi Papia. On dit prendre une vestale, parce que le grand pontife l’arrache d’entre les bras de son père, qui en était le maître, comme on enlève une captive les armes à la main. Dans le premier livre de Fabius Pictor, nous trouvons les paroles que doit prononcer le grand pontife lorsqu’il prend une vestale. Voici cette formule : AMATA, JE TE PRENDS CONFORMÉMENT AUX LOIS, JE TE FAIS VESTALE, JE TE CHARGE, EN TA QUALITÉ DE VESTALE, DE FAIRE CE QUI EST UTILE AU PEUPLE ET A L’EMPIRE ROMAIN. Plusieurs pensent que le mot prendre ne peut s’employer que pour la vestale. C’est une erreur ; le même mot est employé pour les flamines de Jupiter, pour les pontifes et pour les augures. L. Sylla dit, dans le deuxième livre de ses Mémoires : « P. Cornélius, qui, le premier, fut surnommé Sylla, fut pris pour être flamine de Jupiter. »

M. Caton, dans son discours pour les Lusitaniens, dit, en accusant Serv. Galba : « On dit qu’ils ont voulu faire défection ! Je prétends maintenant connaître à fond le droit des pontifes : serai-je pour cela pris pour être pontife ? Si je dis que je possède parfaitement le droit augural, viendra-t-on pour cela me prendre pour augure ? » Ce n’est pas tout ; dans les commen-