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mon salut. » Je clierchais donc d'où vient ce mot et comment il a été introduit dans la langue, et voici le passage que j'ai trouvé à ce propos dans les commentaires de Nigidius : « Infestas vient de festinare : il s'applique à l'ennemi qui presse quelqu'un, qui se hâte de l'attaquer , qui brûle du désir de l'accabler au plus vite. Infestas se dit encore de celui qui se voit menacé d'un péril, d'une ruine imminente. Ainsi infestus peut exprimer également le danger pressant dont nous menaçons autrui, ou celui dont nous sommes menacés. » Désire-t-on des exemples des mots dont nous avons parlé précédemment, svspiciosus, formidolosus, dans leur acception la moins usitée ? Suspiciosus est employé par M. Caton , dans son discours sur les Jeux floraux ; « De telles turpitudes ne sont permises qu'à ceux qui font ouvertement tra- fic de leur corps, ou qui se louent à un entrepreneur de prosti- tution, ou dont les mœurs sont affichées ou suspectes, suspicio- sus; mais on a pensé que c'est un crime de faire violence à un homme libre. » Dans ce passage , Catqn prend suspiciosus dans le sens de suspect et non de soupçonneux. Quant à formidolosus, Salluste, dans son Catilina, lui donne l'acception de redoutable : « Ainsi donc, dit-il, pour de tels hommes point de travail qui fût nouveau, point de lieu inégal et inaccessible, point d'ennemi