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AULU-GELLE


trats, qui sont contenus. par la crainte des lois et de l’opinion publique, non seulement auprès des Romains, citoyens unis avec eux par le même langage, par les mêmes droits, par une infinité d’autres rapports ; mais, en quelque lieu qu’ils se trouvent, ils espèrent que ce titre les rendra partout inviolables. Hanc sibi rem praesidio sperant futurum. »

On a cru voir une faute de texte dans le dernier mot : on a prétendu qu’il fallait écrire futuram et non futurum ; et l’on ne doutait nullement qu’il ne fallût corriger cet endroit pour éviter que, dans un discours de Cicéron, le crime de solécisme ne fût aussi évident que celui d’adultère dans la comédie de Plaute (car c’est ainsi que les critiques désignaient, en plaisantant, la prétendue faute.) Un de mes amis, qui a beaucoup lu, et qui dans ses veilles a médité, approfondi la plupart de nos auteurs anciens, se trouvait là par hasard. Après avoir examiné le passage, il soutint qu’il n’y a ni faute de texte ni solécisme ; que l’expression de Cicéron est une forme ancienne et régulière : car futurum, dit-il, ne se rapporte point à rem, comme le pensent ceux qui lisent sans réflexion et sans examen ; futurum n’est point là pris comme participe, c’est un mot indéfini, de ceux que les Grecs appellent ἀπαρέμφατον, qui ne se définit pas clairement, qui ne sont asservis ni au nombre ni au genre, et qui sont indépen-