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Cicéron, dans le sixième livre de la République : — Quod qui-dem eo fuit majus, quia, quum causa pari collegœ essent, non moà) invidia pari non erant, sed etiam Claudii invidiàm Gracchi caritas deprecabatur, action d'autant 'plus honorable, que le» deux collègues, dans une cause pareille, n'étaient point jugés de même par le peuple, et que Gracchus semblait faire à Claudius, moins aimé que lui, un rempart de sa popularité. Ici deprecabatur n'a pas le sens de supplier ; Cicéron lui donne la signification de repousser, d'écarter la haine. C'est alors à peu près le sens que les Grecs donnent au mot -TrapatTovaat , j'écarte. Nous trouvons encore un exemple dans le plaidoyer de Cicéron pour A. Cédna : — Quid, huic komini fadas ? Nonne concédas interdum, utj excusatione summœ stultitiœ, summœ improbitatis odium deprecetur, que dire d'Ébutius ? ne lui permettrons-nous pas de s'avouer le plus extravagant des hommes, pour se défendre d'en être le plus perfide ? Le même écrivain a dit dans le premier livre de sa seconde action contre Verres : Nunc vero quid fadat Hortensius? Avaritiœne crimina frugalitatis laudihus deprecetur? an hominem flagitiosissimum, Kbidinosissimum, nequissimumque d£fendat ? maintenant que fera Hortensius ? Encensera-t-il les excès de son avarice en faisant l'éloge de sa tempérance ? Pourra-t-il défendre, par ce moyen, le plus infâme, le plus débauché, le plus pervers de tous les hommes ? Ainsi Catulle dit qu'il fait ce que fait Lesbie ; il la maudit, il la déteste, il lui renvoie à chaque instant les