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YIII. Faits curieux sur le roi Alexandre et sur P. Scipion.

Le Grec Apion, surnommé Plistonicès, avait un style vif et fa- cile. Il dit, en faisant l'éloge d'Alexandre : « Ce prince défendit qu'on amenât en sa présence la femme de l'ennemi qu'il venait de vaincre, et cette femme était d'une beauté remarquable, pour évjter à sa pudeur même l'aflront d'un regard. » Il me semble, à ce sujet, que ce serait une belle question à traiter, de savoir lequel des deux a été le plus chaste, de P. Scipion, qui, après la prise de Carthagène, ville importante d'Espagne, rendit intacte et pure à son père une jeune fllle nubile, d'une grande beauté, d'une illustre naissance, qui avait été conduite dans la tente du général; ou du roi Alexandre, qui, après une grande victoire, défendit qu'on lui présentât la sœur et l'épouse de Darius, tom- bée en son pouvoir, et dont il avait entendu vanter la beauté. C'est un petit sujet de déclamation sur Alexandre et sur Scipion que nous laissons à ceux qui ont assez d'esprit, de temps et de facilité de style pour le traiter convençiblement. Nous nous (yi- tenterons de remarquer ici que, d'après les chroniqueurs de l'époque (à tort ou h raison, c'est ce gue nous ignorons), Scipion,