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comment il se fait que pluria ou compîuria (peu importe) ne soit point latin, et qu'en l'employant M. Caton, Q. Claudius, Valé- rius Antias, L. Élius, P. Nigidius, M. Varron, aient fait un barbarisme : car outre une foule de poètes et d'orateurs anciens, ces auteurs n'ont pas craint de se servir de ce mot. Alors notre critique, d'un ton dédaigneux : « Va chercher, si tu veux, tes autorités dans le siècle des Faunes et des Aborigènes; réponds seulement à ceci : Il n'y a point de comparatif neutre qui, au nominatif pluriel, prenne i avant l'a de la terminaison : de même qu'on dit meliora, majora, graviora, on doit dire plura et non pluria; car il serait contraire à la règle, qui est inva- riable, de mettre Vi avant l'a. » Alors mon ami, ne jugeant pas ce pédant digne de l'honneur d'un plus long entretien, se con- tente de lui répondre ainsi : « 11 existe un volumineux recueil de lettres de Sinnius Capiton, homme fort érudil; ce recueil se trouve, je crois, dans le temple de la Paix. La première lettre adressée à^Pacuvius Labéon porte en titre ces mots : On doit dire pluma et non plura. L'auteur, dans cette lettre, s'autorise de principes de grammaire, pour prouver que pluria est latin et plura barbare. Je te renvoie donc à Capiton ; tu apprendras en