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clès tenant le lion attaché par une faible courroie, parcourir les rues de Rome ; on lui donnait de l’argent ; on jetait des fleurs sur le lion, et l’on s’écriait de tous côtés : « Voici le lion qui a donné l’hospitalité à un homme ; voici l’homme qui a guéri un lion. »

XV. Que les philosophes ne sont pas d’accord sur la question de savoir si la voix est ou n’est pas un corps.

Les plus illustres philosophes ont souvent, et depuis bien longtemps, agité la question de savoir si la voix est un corps ou si elle est incorporelle. Ce dernier mot répond à l’expression grecque ἀσώματον, sans corps. Or, un corps est ce qui agit ou ce qui souffre ; les Grecs le définissent ainsi : Tout ce qui est capable d’action ou de passion, définition qui a été reproduite par le poète Lucrèce quand il a dit :

Il n’y a que le corps qui puisse toucher ou être touché.

Les Grecs disent encore que le corps est ce qui a les trois dimensions. Mais les stoïciens soutiennent que la voix est un corps,