Page:Aulu-Gelle - Œuvres complètes, éd. Charpentier et Blanchet, 1919, I.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée

ennemi. Elle est omée de proues. Ces trois dernières couronnes sont ordinairement d'or.

La couronne de l'ovation est de myrte; elle ceignait la tête des généraux qui entraient dans Rome avec les honneurs de Tova- tion. L'ovation remplace le triomphe, lorsque la guerre n'a pas été déclarée dans les formes accoutumées, lorsque l'armée enne- mie n'était pas complète, lorsqu'on a vaincu des ennemis d'une espèce dégradée, dont le nom n'était pas digne des armes de la république, comme des pirates ou des esclaves; ou bien enfin lorsque, les ennemis, mettant bas les armes au commencement de la mêlée, on remporte la victoire sans se couvrir de poussière, comme on dit, et sans verser de sang. On pensait qu'une branche de l'arbuste consacré à Vénus suffisait pour récompenser une victoire si facile, pour orner un triomphe remporté, pour ainsi dire, sous les auspices de la Vénus guerrière, bien plus que sous ceux du dieu des combats. Cette couronne de myrte fut rejetée avec dédain par M. Crassus, lorsqu'après avoir terminé la guerre contre les esclaves fugitifs, il fit son entrée dans Rome avec les honneurs de l'ovation; ce général même eut assez de crédit pour faire porter un sénatus-consulte, qui substituait le laurier au myrte.

M. Caton reprocha un jour à M. Fulvius Nobilior de décerner