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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE IV


quel est le sens de ce mot. Dans lEpidicus de Plante, ou lit deux vers qui ont fixé l'attention des savants, parce qu'on y trouve le mot succidaneus :

Men' piacularem oportet fieri ob stultitiam tuam,
Ut meum tergum stultitiæ tuæ subdas succidaneum ?

Faut-il que j'expie ta sotttise, et que mon dos porte la peine de ta folie ?


Remarquons d'abord que succidaneœ est pour succedaneœ, la lettre e ayant été changée en i, ce qui arrive souvent dans les mots composés ; il faudrait donc dire succedaneœ : ce qui s'entend des victimes que l'on conduisait à l'autel pour être immolées, si le premier sacrifice était insuffisant pour apaiser la colère des dieux ; victimes qui étaient immolées à la suite des premières, succidebantur, pour achever l'expiation commencée ; voilà l'origine du mot succidaneœ, dans lequel l'i est long et non pas bref, comme le prononcent quelques personnes, qui, en cela, font une faute grossière. Par la même raison, on appelle hostiœ prœcidaneœ celles qui sont immolées la veille des sacrifices solennels, porca prœcidanea la truie que l'on immole à Cérès avant que la moisson nouvelle commence à croître, lorsque dans la