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LES NUITS ATTIQUES, PRÉFACE

Et même, dussent s’en irriter davantage la méchanceté et l’envie de quelques ignorants, j’emprunterai à un chœur d’Aristophane quelques vers anapestes ; et la loi que ce spirituel auteur imposait aux spectateurs de sa pièce, je veux l’imposer aux lecteurs de ce recueil, pour empêcher un vulgaire ignorant, étranger au commerce des muses, d’y porter une main sacrilège. Voici les vers où le poète porte cette loi :


Qu’ils fassent silence, qu’ils se retirent loin de nos chœurs, ceux qui ne sont pas initiés à nos secrets, dont la pensée n’est pas pure, qui n’ont jamais vu ni célébré les mystères des nobles muses ; je le leur dis et répète, qu’ils se retirent loin de ce chœur. Et vous, commencez les chants et les réjouissances nocturnes qui conviennent à cette fête.


Jusqu’ici j’ai écrit vingt livres de mémoires. Pendant le reste des jours qu’il plaira aux dieux de m’accorder encore, tous les moments de loisir que me laisseront le soin de mes affaires domestiques et l’éducation de mes enfants ; toutes les heures dont