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AULU-GELLE


même, son génie, son style. Varron n'a pas adopté d'autre méthode; car sans parler des vingt et une pièces appelées Varroniennes, que ce critique distingue des autres comme appartenant à Plaute, du consentement de tout le monde, il en a recueilli encore quelques-unes, qui, par le style et par le caractère comique, lui paraissent, offrir des analogies frappantes avec la manière de Plaute, bien qu'elles aient été attribuées à d'autres. C'est ainsi que Varron revendique pour Plaute la Béotienne, que je lisais tout récemment. Bien que cette pièce ne se trouve pas dans les vingt et une premières, et qu'elle ait été attribuée à Aquilius, Varron n'hésite pas à la regarder comme l'œuvre de Plaute ; tout lecteur un peu familiarisé avec le style de cet auteur en conviendra, s'il veut lire les vers suivants que j'ai cités, parce que, pour parler comme le comique lui-même, ils me paraissent tout à fait dignes de Plaute : Plautinissimi. C'est un parasite à jeun qui parle :

Que les dieux confondent celui qui a inventé les heures et qui le premier plaça dans cette ville un cadran ! Malheureux que je suis! il m'a découpé la journée en compartiments! Lorsque j'étais jeune, je n'avais d'autre cadran que mon ventre; c'était pour