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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II


gnification première ; si bien que squalor ne se prend plus que dans le sens de saleté, ordures.


VII. Des devoirs des enfants envers leurs pères. Opinion des philosophes qui dans leurs livres ont agité la question de savoir si, toujours et en toutes circonstances, un fils doit obéir aux ordres de son père.

On a souvent agité, dans les écoles de philosophie, la question de savoir si, toujours et en toutes circonstances, un fils doit obéir aux ordres de son père. Les philosophes grecs et latins qui ontécrit sur les devoirs distinguent, à ce sujet, trois règles de conduite dignes d’attention, qu’ils ont examinées avec beaucoup de sagacité. Voici ces trois règles : la première est qu’un fils doit obéir à tous les ordres de son père ; la deuxième, qu’il faut obéir dans certaines circonstances, et ne pas obéir dans d’autres ; la troisième, qu’il n’est aucun cas où le fils soit obligé d’obéir. Comme au premier aspect cette dernière opinion présente quelque chose d’odieux, c’est par elle que nous commencerons notre examen. Les ordres d’un père, disent ces philosophes, sont justes ou injustes : s’ils sont justes, le fils doit obéir non parce qu’il reçoit un ordre, mais parce qu’il faut faire ce qui est bien ; s’ils