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LES NUITS ATTIQUES, LIVRE II


n'exprime qu’un mal faible et léger ; il ne convient nullement à l'horrible peinture d’un monstre épouvantable qui saisit des hommes et les déchire.

Même observation sur un autre mot qui se trouve dans ces deux vers :

Omnia jam vulgata ; quis aut Eurysthea durum,
Aut illaudati nescit Busiridis aras ?

Tous les autres sujets sont devenus vulgaires ; qui ne connaît la cruauté d'Eurystée et les autels de l’exécrable Busiris ?

Illaudati, disent-lls, est encore une expression impropre qui n'a pas assez de force pour dépeindre l’horreur qu’inspire un monstre tel que Busiris : attendu qu’un tyran qui avait l’habitude d’immoler les étrangers de toutes les nations qui entraient dans ses États, n'est pas seulement indigne d’éloges, il doit être voué à l’opprobre et à l’exécration du genre humain.

Dans cet autre vers :

Per tunicam squalentem auro latus haurit apertum ;

Le fer pénètre dans son flanc, à travers sa tunique couverte d’or.