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armées, extermina ces meurtriers et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses serviteurs : le festin des noces est prêt, mais les conviés n’en étaient pas dignes. 9 Allez donc dans les carrefours, et tous ceux que vous trouverez, invitez-les aux noces. 10 Ces serviteurs, s’étant répandus par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, bons ou mauvais ; et la salle des noces fut remplie de convives. 11 Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table et ayant aperçu là un homme qui n’était point revêtu d’une robe nuptiale, 12 il lui dit : Mon ami comment es-tu entré ici sans avoir une robe de noces ? Et cet homme resta muet. 13 Alors le roi dit à ses serviteurs : Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures. c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents. 14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.


15 Alors les Pharisiens, s’étant retirés, se concertèrent pour surprendre Jésus dans ses paroles. 16 Et ils lui envoyèrent quelques-uns de leurs disciples, avec des Hérodiens, lui dire : Maître, nous savons que vous êtes vrai, et que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité, sans souci de personne ; car vous ne regardez pas à l’apparence des hommes. 17 Dites-nous donc ce qu’il vous semble : Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? 18 Jésus, connaissant leur malice, leur dit: "Hypocrites, pourquoi me tentez-vous ? 19 Montrez-moi la monnaie du tribut. Ils lui présentèrent un denier. 20 Et Jésus leur dit De qui est 21 cette image et cette inscription ? De César, lui dirent-ils. Alors Jésus leur répondit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. 22 Cette réponse les remplit d’admiration, et, le quittant, ils s’en allèrent.


23 Le même jour, des Sadducéens, qui nient la résurrection, vinrent à lui et lui proposèrent cette question. 24 Maître, Moïse a dit : Si un homme meurt sans laisser d’enfant, que son frère épouse sa femme et suscite des enfants à son frère. 25 Or, il y avait parmi nous sept frères ; le premier prit une femme et mourut, et comme il n’avait pas d’enfant, il laissa sa femme à son frère. 26 La même chose arriva au second, puis au troisième, jusqu’au septième. 27 Après eux tous la femme aussi mourut. 28 Au temps de la résurrection, duquel des sept frères sera-t-elle la femme ? Car tous l’ont eue ? 29 Jésus leur répondit  : Vous êtes dans l’erreur, ne comprenant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. 30 Car, à la résurrection, les hommes n’ont point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils sont comme les anges de Dieu dans le ciel. 31 Quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit, en ces termes : 32 Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? Or Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. 33 Et le peuple, en l’écoutant, était rempli d’admiration pour sa doctrine.

34 Les Pharisiens ayant appris que Jésus avait réduit au silence les Sadducéens, s’assemblèrent. 35 Et l’un d’eux, docteur de la loi, lui demanda pour le tenter : 36 Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? 37 Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. 38 C’est là le plus grand et le premier commandement. 39 Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40 A ces deux commandements se rattachent toute la Loi et les Prophètes.

41 Les Pharisiens étant assemblés, Jésus leur fit cette question : 42 Que vous semble du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui répondirent : De David. — 43 Comment donc, leur dit-il, David inspiré d’en haut l’appelle-t-il Seigneur, en



XXII, 15. Cf. Marc. xii, 13-17: Luc, xx, 10-26.

16. Hérodittts, Juifs dévoués à la famille ù’Hérode et favorables à la politique romaine. 33. C£ Marc, xii, 18-37 ; Luc, xxt 27-40. Les SadducitM s’en tenaient a la Lot, à la pure justice légale, iMdaqah, par opposition aux observances traditionnelles des Pharisiens, ils ctaient pratiquement sceptiques et épicurien ; ils niaient non seulement la résurrection des corps, mais l’immortalité de rime. L’espri: n’était pour eux qu’une matière subtile qui se dissolvait à la mort. Ad. xxuVS^ Joseph, Ami. ( Jud. xxvni, i, 4. L’esprit, selon eux, ne pouvant avoir une existence indépendante de celle du corps, qui prouvait la survivance personnelle, leur prouvait par conséquent la résurrection. (S. Jérôme.)

34. Deut. xxv, 5, 6. C’est la loi du Uvirai, du lat. itvir, beau-frère.

3a. Exod. iii, 6. Dieu a promis de combler à jamais de ses bienfaits Abraham, Isaac et Ja- cob il faut donc que ces saints personnages vivent devant lui ; et s’ils vivent dans leur âme, il n’y a plus de difficulté pour que leur corps leur soit un jour rendu. Dans la théologie ju- daïque, comme dans la pensée des Sadducéens, ces deux choses sont étroitement liées. Comp. Marc, xii, rf, Luc, xx, 38.

34. CC Marc, xii, 38-34.

41. Cf. Marc, xii, 35-375 Luc, xx, 41-44.