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fût placé en-dedans ou en dehors de ce rang de colonnes, – point qui n’est pas suffisamment éclairci, – il est hors de doute qu’il en était à une distance convenable, sans quoi les cinq colonnes trop rapprochées des quatre suivantes, eussent plutôt empêché que voilé l’accès du tabernacle.
12. Suite. – D’après cette forme et cette disposition, il n’est plus désormais nécessaire de resserrer les vingt colonnes placées au midi et au nord dans l’intérieur du tabernacle et d’espacer davantage les huit colonnes placées à l’Occident. Car ces dix colonnes du parvis extérieur, du côté de l’Occident, ne forment pas un long rang de colonnes, qui enceigne les huit colonnes intérieures ; mais trois d’entre elles s’élèvent de chaque côté et quatre à la porte, circonscrivant l’espace où se trouvent l’autel des holocaustes, entre la porte du parvis et l’entrée du tabernacle ; le bassin, entre l’entrée du tabernacle.etl'autel ; et l’intervalle nécessaire au service de l’autel, entre l’autel lui-même et la porte du parvis : de cette manière toute la surface du parvis est limitée par dix colonnes, dont trois au nord, trois au midi et quatre à l’Occident, formant ensemble la figure de la lettre grecque Pi. Ainsi cet espace lui-même s’ajoutait à celui qui était enfermé dans la longue suite de colonnes du tabernacle intérieur. Pour se faire une idée de cette disposition, qu’on prolonge les jambages ou les iotas de la lettre pi du côté où elle est ouverte, et qu’on la ferme au point où commence cette prolongation, de façon que les iotas s’étendent de part et d’autre. On pouvait donc trouver dix colonnes formant une longue ligne au côté occidental dans l’intérieur du tabernacle, mais en ajoutant aux huit colonnes intérieures les deux dernières qui faisaient angle au nord et au midi. Car sur ces dix colonnes qui tenaient proprement au parvis, et donnaient entrée dans le tabernacle, il y en avait trois sur les côtés, et quatre de face, à l’endroit où se trouvait la porte : elles embrassaient ainsi l’espace exigé pour l’offrande des sacrifices, dans l’intérieur du parvis et en avant du tabernacle. Aux trois colonnes latérales étaient suspendues des tentures de lin longues de quinze coudées ; et aux quatre colonnes de la porte, un voile de vingt coudées brodé et travaillé à l’aiguille.
13. Et qu’on ne se trouble point, si on lit dans l’Écriture : « La hauteur des tentures sera d’un côté de quinze coudées ; elles auront trois colonnes et trois bases[1]. Et la hauteur des tentures de l’autre côté, sera également de quinzecoudées, avec trois colonnes et trois bases[2]. « Et le voile de la porte du parvis aura trente coudées de hauteur[3]. » Le texte sacré veut dire la longueur, quand il parle de la hauteur des leutures. Car leur hauteur, quand on les tisse, correspond à leur longueur, quand on les étend, Et dans la crainte qu’on ne s’y trompe, l’Écriture dit ailleurs expressément : « Et ils firent le parvis qui est au midi, les tentures du parvis, de fin lin retors, cent pour cent[4] » en d’autres termes, cent coudées de tentures pour l’espace de cent coudées occupé par vingt colonnes. On lit ensuite : « Leurs vingt colonnes et leurs vingt bases étaient d’airain. Et du côté du midi les tentures étaient aussi cent pour cent, leurs vingt colonnes et leurs vingt bases étaient d’airain ; et du côté qui regarde la mer les rideaux avaient cinquante coudées, dix colonnes et dix bases.[5] » Ici rideaux et tentures sont synonymes. « Et du côté de l’Orient les tentures avaient également cinquante coudées. » Ensuite le texte sacré traite de nouveau de la partie postérieure du tabernacle, pour montrer comment les dix colonnes embrassaient l’espace du parvis dont il a été parlé précédemment. « Il y avait, y est-il dit, quinze coudées par-derrière. » Il appelle derrière la partie postérieure du tabernacle, située à l’Occident. Il ajoute : « Leurs colonnes et leur bases étaient au nombre de trois. Et par-derrière, également de chaque côté de la porte du parvis, étaient des rideaux de quinze coudées, avec leurs trois colonnes et leur trois bases.[6] » Ce qu’il nomme les deux derrières du parvis, maintenant qu’il rapporte la manière dont ils furent érigés, ne diffère point évidemment de ce qu’il appelait les côtés, en faisant connaître l’ordre que Dieu avait donné de les construire : c’était un des côtés, en tant qu’unis de part et d’autre à la porte ; ils embrassaient l’espace du parvis à l’Occident : c’étaient pareillement des derrières, parce que cette portion du parvis occupait la partie postérieure du tabernacle, c’est-à-dire l’Occident. « Tous les rideaux du parvis étaient de fin lin retors, les bases des colonnes d’airain, leurs anneaux d’argent et leurs chapiteaux argentés ; et toutes les colonnes du parvis étaient aussi couvertes d’argent.[7] » Le texte fait ensuite mention d’une particularité qu’il n’avait pas encore signalée ici:

  1. Exod. 38, 11
  2. Id. 15
  3. Id. 16
  4. Exod. 38, selon les Septante comp, la Vulgate, Exod. 38, 9. et suiv
  5. Id
  6. Id
  7. Id