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vue est fort belle. En vous penchant sur les rochers qui terminent la montagne, et en regardant perpendiculairement au dessous de vous, vous apercevez Cronstadt se développant dans la baie où elle est assise. Cette baie, bordée de montagnes, est encore fermée du côté de la plaine par une haute colline, le Schlossberg. Resserrées dans cet étroit espace, les maisons débordent et s’échappent par trois issues. Elles forment autant de faubourgs. L’un, qui est occupé par les Valaques, grimpe sur la montagne placée au fond de l’amphithéâtre : les petites habitations groupées au hasard se cachent à demi sous les arbres ; du sein de ce faubourg, qui monte à mesure qu’il prend de l’extension, l’église d’Elisabeth élève ses clochers moscovites. Les deux antres sont situés de chaque côté du Schlossberg. Celui qui est habité par les Saxons, et qu’on appelle la vieille ville, s’étend vers Hermannstadt sur une seule ligne formé de maisons blanches et propres. Au bout de cette longue rue se trouve une petite église bysantine déplorablement replâtrée. Vient ensuite un mamelon qui commande l’entrée du faubourg, et sur lequel était situé le fort d’où Amurat II emmena les sénateurs de Cronstadt. Beaucoup de Hongrois sont établis dans le troisième faubourg, qui n’a ni la confusion du premier ni la stricte régularité du second, et que ses nombreux jardins ont fait appeler Blumenau, « prairie de fleurs ».

Le fort qui domine le Schlossberg a été bâti en 1553