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Je ne tardai pas alors à rencontrer une longue suite d’hommes portant à la main de grosses lanternes et causant à voix basse, qui rentraient dans la ville et se dispersaient en suivant chacun une rue différente. On m’apprit le lendemain qu’ils avaient assisté à un enterrement.

Au milieu de Cronstadt est une place triangulaire : c’est là et dans les rues adjacentes que le marché est établi. Sur la place même s’élève la maison de ville, bâtie vers 1420, mais reconstruite depuis ou réparée fort souvent. On y voit des volumes de lettres autographes adressées aux prudents et circonspects magistrats de Cronstadt par les rois de Hongrie et par les princes. Ce seraient des documents à consulter pour l’histoire de Transylvanie.

Près de là se trouve la cathédrale, commencée vers 1385, et dont la construction dura quarante ans. Un chroniqueur anonyme rapporte qu’elle fut élevée grâce aux dons volontaires des Français, des Anglais et des Hollandais. Selon d’autres, le roi Sigismond la fit bâtir par des ouvriers qu’il avait fait venir de Bulgarie. C’est un édifice remarquable. Il est sombre, sévère, sans sculptures au dehors. Le portail est nu et surmonté d’une tour peu élevée. La porte principale est enfoncée et profonde. Plusieurs statues décorent seules le derrière de l’église. Quelques ornements byzantins viennent s’épanouir entre l’ogive des fenêtres. À l’intérieur