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les retenait au logis, et qu’ils eussent à se présenter sans eux au palais. Pour décliner le périlleux honneur de parler ouvertement à l’empereur, ils ne trouvaient pas d’autre excuse que la banale réponse du collégien qui n’a pas fait son devoir. Aussi François ne put-il retenir un éclat de rire quand on lui eut appris la cause de leur absence. « Maladie d’écolier, s’écria-t-il ; mes pauvres Saxons n’ont pas voulu me faire de la peine. » La modération des Saxons en matière de politique contraste singulièrement avec la fougue hongroise ; aussi leurs magistrats sont-ils désignés dans les actes publics par les épithètes de prudentes et circumspecti.

Que les Saxons s’attachent de plus en plus à la maison d’Autriche, qui règne actuellement sur la Transylvanie, c’est ce dont personne ne leur fera un reproche. Mais ils s’attireront la désaffection des autres habitants aussi long-temps qu’ils afficheront des sympathies allemandes. Je le répète, c’est le tort des Saxons d’oublier qu’ils sont citoyens d’un nouveau pays. Il ne faut pas chercher ailleurs la cause de ces éternelles querelles qui surgissent entre eux et les Hongrois. Ceux-ci ont toujours repoussé l’influence de l’Allemagne, et les procédés du gouvernement autrichien ne devaient pas modifier leurs idées. Je montrerai ailleurs qu’ils ont en beaucoup plus de sympathie pour la France. Il est donc naturel qu’ils voient avec mécontentement une petite Allemagne s’installer au milieu d’eux. De là d’in-