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Voici, d’après le Saxon Tröster, l’oraison dominicale en dialecte saxon avec le texte allemand en regard. On peut reconnaître que le langage apporté par les premiers colons n’a pas subi de grands changements.

Foater auser dier dau best em Hemmel, geheleget werde deing Numen, zaukomm aus deing Rech, deing Vell geschey aff Ierden, als vey em Hemmel, auser dœglich Briut gaff aus heigd, ond fergaff aus auser Schuld, vey mir fergien auser en Schuldigern… Vater unser der du bist in Himmel, geheiliget werde dein Name, dein Reich komme zu uns, dein Wille geschehe wie im Himmel also auch auf Erden, unser tœgliches Brod gieb uns heute, und vergieb uns unsere Schuld, wie wir vergeben unsern Schuldigern…

L’écrivain saxon Franck a cru reconnaître que ce dialecte se rapproche du patois westphalien. Les Saxons savent tous l’allemand. C’est en allemand que la Bible est lue, et tous la comprennent. Des passages des livres saints sont écrits dans cette langue sur les murs de leurs maisons. Cependant ils n’ont pas renoncé à leur dialecte, et ils parlent saxon comme on parle provençal en Provence. Le saxon est partout extrêmement dur, mais il varie suivant les villes. Les habitants d’Hermannstadt parlent un tout autre langage que ceux de Bistritz. Les uns comptent trois, les autres sept dialectes différents. Cette diversité provient sans doute de ce que les colons allemands ne partirent pas tous des mê-