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stant droit de cité. C’était là, si je puis ainsi dire, une sorte de pont jeté, par dessus la Hongrie, entre la Transylvanie et l’Allemagne. Enfin la réforme est venue donner aux Saxons un nouveau caractère : elle en a fait des luthériens, tandis que le reste des habitants restait fidèle au catholicisme, ou se rangeait sous la bannière de Calvin. Il a fallu toutes ces causes réunies pour que les Saxons de Transylvanie conservassent leur physionomie germanique. Sur quelques points du pays, en dehors du territoire qu’ils occupent, il existe des villages qui étaient originairement peuplés d’Allemands : Torotzkó, par exemple, et un hameau situé près de Vulkoj dont j’ai eu occasion de parler. Là, les colons se sont fondus avec le reste de la population : ils sont actuellement Hongrois ou Valaques.

Emportés constamment dans le mouvement de l’Allemagne, les Saxons précédèrent nécessairement dans la voie du progrès le reste des Transylvains, qui ne se soumettaient pas volontiers à l’influence des empereurs. Ce sont eux qui dotent le pays de la première imprimerie, qui élèvent les premières et les plus importantes fabriques. Après le 16e siècle, leurs relations avec l’Allemagne s’étendent à la faveur des rapports qui s’établissent entre les princes protestants de Transylvanie d’une part, de l’autre le Brandebourg et la Hollande. Aussi voit-on la langue primitive des Saxons s’altérer et prendre toutes les modifications de l’allemand moderne.