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nets de martre, des manteaux ou des culottes de drap teint et des bottes de peau de Cordoue ?

» Y a-t-il des gibets dans le village ?

» Qui de vous fume du tabac ?

» Qui s’est moqué des officiers chargés de prendre les moineaux ?

» Connaissez-vous des hommes qui se soient habillés comme les Allemands, et aient aidé les Allemands à voler autrui ?

» Qui a acheté aux Allemands des moutons volés ? »

Ces questions, quelque extraordinaires qu’elle puissent paraître de nos jours, même dans le pays où on les adressait sérieusement il y a moins de deux siècles, étaient en parfaite harmonie avec les idées du temps. J’ai eu occasion de parler des excès commis par les soldats allemands en Transylvanie, quand les empereurs commencèrent à prendre cette province sous leur protection. — Pour la chasse aux moineaux dont il est ici question, elle fut ordonnée par une loi spéciale, à cause du dommage que ces oiseaux faisaient au laboureur, et fut effectuée pour le plus grand plaisir du peuple, lequel raille toujours très volontiers ceux qui lui rendent service[1]. — Il était alors défendu aux paysans

  1. Aujourd’hui encore il existe une foule d’arrêts de proscription contre les moineaux. Le conseil du gouvernement qui siège à Clausenbourg ordonne quelquefois aux comitats de