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gravèrent sur les murs leurs noms et leurs armes. Báthori y sculpta les trois dents, avec deux anges pour support, qui firent reculer les Turcs à Kenyér mezö. À côté vinrent se placer les deux cygnes du prince Bethlen. Les janissaires, eux aussi, y laissèrent leurs souvenirs, des trous de balles et des traces de fumée. De nos jours le château de Fagaras, judicieusement raccommodé au moyen de murs en brique fort propres, est devenu une mauvaise citadelle autrichienne. Ses quatre tours, diminuées de moitié, flanquent lourdement l’édifice principal, derrière lequel ressort le gros mur qui protégeait la chapelle. Tout cela est magnifiquement peint en blanc.

Que ne l’ont-ils gardé noirci et tout paré des blessures que lui firent les Turcs et les Hongrois, les Révoltés et les Allemands ! car Fagaras fut défendu et assiégé dans toutes les guerres de Transylvanie. Pendant le 17e siècle les princes y résidèrent souvent : c’était au milieu des troubles une habitation sûre. Apaffi Ier y mourut Mais avant qu’il servit de demeure aux souverains, il attira toujours les armées ennemies. En 1704 les Révoltés et les Impériaux se battaient encore sous ses murs. En 1661 Jean Kemény y assiégeait le frère de Bartsai, dont il était le compétiteur, et la garnison qu’il y jetait avait ensuite à soutenir les assauts d’Ali, pacha de Temesvár. Georges Bánffi le prenait en 1573, au bout de dix-neuf jours, sur Békesi, au moment même où les