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étaient perdus dans les églises. Ce fut alors que les tombeaux de Fejérvár furent violés ! Les paysans valaques de Transylvanie se levèrent à leur tour et poursuivirent les seigneurs. Mais la mesure était enfin comblée. Le vayvode reçut le châtiment de ses crimes. Comme il campait près de Torda, deux Vallons pénétrèrent dans sa tente et le tuèrent à coups de hallebarde. Les meurtriers livrèrent son corps à toutes sortes d’insultes. À la fin on l’enterra. Cet homme avait mis le pays à feu et à sang. Les Hongrois, pour s’en venger, écrivirent en latin sur sa tombe une épitaphe rabelaisienne, qui est devenue historique et qui a fait rire dans son temps toute la Transylvanie. Ainsi nos pères se consolaient par une chanson des victoires de Marlborough.

Le pays d’Hermannstadt a été le théâtre de bien des événements importants, car ce fut souvent de la Valachie que les ennemis fondirent sur la province. C’est par là que le Grand-Seigneur envoyait ses terribles janissaires, que redoutaient également ceux qu’ils venaient combattre et les alliés auxquels ils portaient secours. Cette contrée fut la première qui se soumit aux armes d’Emeric Tököli quand il réclama la principauté de Transylvanie à la tête des Turcs et des Hongrois mécontents. Après sa victoire de Zernyest il convoqua la Diète dans le village de Gross-Aue pour faire proclamer son élection. Il fut nommé prince en effet, mais les