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les Magyars ; ils n’en ont pas été dépossédés, comme les Valaques : ce qui fait que, n’étant ni vainqueurs ni vaincus, ils ne sont ni seigneurs ni patronés ; ils sont simplement sujets du roi, et leur terre est dite fundus regius. Appelés en Transylvanie pour peupler le pays et cultiver le sol, ils apportèrent en leur qualité de colons des germes d’égalité qui se sont développés dans leurs institutions. C’est au milieu du 12e siècle, sous le règne de Geyza II, que les premiers Saxons parurent en Transylvanie. Ce prince leur accorda certaines libertés qui furent solennellement reconnues en 1224 par le roi André II, l’auteur de la Bulle d’Or, sous lequel ils avaient bravement combattu en Palestine.

Le Privilège d’André, confirmé cent ans plus tard par le roi Charles I d’Anjou, établissait les droits et les charges des Saxons : « Tout le pays compris entre Varos et Boralth avec la terre des Sicules, Sebes et Darocz, appartient à un seul peuple et est placé sous la juridiction du comte d’Hermannstadt. Les Saxons doivent payer annuellement cinq cents marcs d’argent ; ils fourniront aux officiers que le roi enverra percevoir la dîme trois lots de marc[1] pour chaque jour que ces officiers res-

  1. On ne se servit en Hongrie que de petites monnaies d’argent jusqu’à Béla I, qui introduisit, en 1061, les monnaies d’or de Bysance (Thuróczi). Il en fixa la valeur à quarante deniers d’argent (Katona). Un de ces deniers valait dix