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Sicules, tous fils de militaires, officiers ou soldats, y sont élevés au frais du souverain. On a voulu, sous prétexte de récompenser les Sicules de leur bravoure et de leur fidélité, former une pépinière d’officiers pour les régiments-frontières. La mesure était habile. Mais eux-là même qui recevaient la récompense n’y ont pas été trompés. Trois des régiments-frontières qui gardent la Transylvanie, un de hussards et deux d’infanterie, sont composés de Sicules. Or chaque homme est mécontent de se voir forcément soldat. Quoique braves, les Sicules détestent le service militaire sous le régime allemand. Il est donc naturel que l’école impériale, malgré les avantages qu’elle procure à beaucoup de soldats dont les fils n’auraient pu recevoir aucune éducation, n’ait pas eu grand succès auprès d’eux, puisqu’elle est une conséquence de l’institution autrichienne des régiments-frontières.

L’école, au reste, est fort bien tenue, et l’on y reconnaît ce cachet d’ordre et de régularité qui se retrouve dans les collèges militaires de tous les pays. Les armes des élèves, de petits sabres et de légères carabines, sont appendues aux murs des corridors. On nous fit traverser des salles d’étude propres et aérées, et nous fûmes conduits dans la bibliothèque, composée d’ouvrages hongrois et allemands. Il y avait là des dessins, et surtout des lavis, fort bien faits. Les cours comprennent, outre le dessin, l'histoire, la géographie, les mathématiques,