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de défense. Mais, quoi qu’ils puissent faire, Törts n’a plus d’importance militaire : on ne doit plus songer qu’à le conserver comme monument, et c’est dans ce sens que les réparations devraient être faites. Au reste, les Saxons eux-mêmes l’ont bien compris, car il n’y a pas de fort au monde qui ait une mine plus inoffensive. Excepté les armes des trabants appendues aux murs, je n’y ai vu d’autre moyen de défense qu’un vieux canon de fer et quelques fusils de rempart tout prêts à éclater. L’intérieur du château a dû subir les changements exigés par les besoins de ses hôtes. Cependant la disposition des salles est assez curieuse ; elles sont percées entre de grosses murailles, et ne reçoivent le jour que par de rares fenêtres.

Le village de Törts, situé entre le fort et la frontière, est bien bâti. Il est occupé par cinquante hommes détachés du régiment en garnison à Cronstadt. C’est là qu’est placée la douane, dont les employés, dit-on, montrent parfois un zèle ridicule, et le lazaret, qui s’est bien relâché de ses rigueurs depuis que les Russes ont établi une bonne ligne près de la mer Noire. La quarantaine est réduite à trois heures, de dix jours qu’elle était avant. Dans les salles destinées aux voyageurs sont placardées des instructions rédigées dans les quatre langues allemande, valaque, hongroise et française.

L’entrée en Valachie est fort belle : on parle d’une longue vallée, la Dumbravicza, qui s’étend entre des