Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

asyle en Transylvanie. Son propre père soutint un jour dans son château les attaques d’un détachement de dragons envoyés contre lui par Joseph II. Imbu des traditions de sa famille, qui lui apprenaient qu’un homme de sa race « ne connaît pas la peur », Wesselényi fut élevé en Spartiate, tandis qu’une mère vénérée ouvrait son cœur aux sentiments de justice et de bonté.

Sa naissance l’appelait à prendre part aux affaires publiques. Lorsqu’il parut sur la scène politique, les idées libérales commençaient à agir sur les esprits. On comparait les lois existantes aux besoins actuels de la société, et on sentait la nécessité de faire entrer le gouvernement autrichien dans une voie plus large. Wesselényi réveille ceux qu’un long assoupissement enchaînait dans le repos ; il encourage ceux qui déjà lèvent la tête. Dès 1819 il parle dans les assemblées générales de comitat, et réclame, au nom de la loi du pays, la convocation d’une Diète. On savait que la cour de Vienne manifestait l’intention de promulguer un code urbarial sans le concours des États. L’attitude de l’opposition, qui fut dès lors constituée et organisée, força le gouvernement de respecter la constitution, et les coups d’état ne furent plus à redouter.

En 1823 Wesselényi assiste aux travaux de la Diète de Presbourg, qui consacra le réveil de l’esprit public en Hongrie. Il est membre de la Diète de 1830, qui vit le parti libéral gagner du terrain. La révolution de Juil-