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prince de Condé parler de George Rákótzi comme d’un grand capitaine.

Comptant avec raison sur le dévoûment des Transylvains, George II parut tout à coup au milieu d’eux, convoqua la Diète, et se fit décerner pour la seconde fois la dignité suprême ; puis, se mettant en mesure de résister au Grand-Seigneur, il suscita en Valachie une révolte, qui brisa la domination turque. En même temps il chassa le prince de Moldavie, qui avait voulu rester fidèle au sultan, et mit à sa place un allié. Tout cela s’effectua avant que le vizir eût le temps de réunir ses soldats. Quand son armée fut recomposée, il se lança à la poursuite de Rákótzi, qui n’avait que peu de monde, et fit un grand carnage de son infanterie. George II se réfugia dans les montagnes situées vers la Hongrie, attendant le moment où les Turcs prendraient leurs quartiers d’hiver. On le vit alors fondre sur Hermannstadt, où s’était enfermé son compétiteur, et pousser le siège de cette place. En même temps il entamait des négociations qui devaient amener la fin des hostilités. Il soutenait les Suédois, ses alliés en Pologne, et résistait à la fois aux Tatars et aux Impériaux, lesquels profitaient des troubles pour s’emparer des places des frontières. Contraint de faire face à tous, il marcha avec six mille hommes au devant du pacha de Bude, qui en amenait vingt-cinq mille, et le rencontra près de Gyalu. Rákótzi disposa habilement sa petite armée, et combattit avec