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Une faction avait détrôné Casimir et appelait le roi de Suède. Quelques Cosaques sollicitèrent George II de passer la frontière et de réclamer la couronne, qu’un de ses prédécesseurs avait déjà obtenue. On sait en effet que le prince transylvain Étienne Báthori fut porté au trône par les Polonais. George II, qu’animait la confiance de la jeunesse, ne douta pas du succès. Il appela à lui les gentilshommes du pays, et leur distribua à l’avance les charges de sa nouvelle cour. Une armée de trente mille hommes, la plus belle qui soit jamais sortie de Transylvanie, le suivit en Pologne, malgré l’opposition que manifestaient les vieux conseillers élevés à l’école de son père.

Mais les secours qui lui avaient été promis n’arrivèrent pas. Son armée manqua de vivres, et fut décimée par la famine. Une troupe de Polonais vint le harceler et mettre du désordre dans la retraite. Enfin les Tatars de Crimée taillèrent les Hongrois en pièces dans une dernière affaire, où dix mille hommes furent pris et emmenés en captivité. George II rentra dans sa patrie à la tête d’une trentaine de domestiques.

Il trouva la Transylvanie en feu. Le Grand-Seigneur, qui n’avait pas consenti à cette guerre, avait envoyé ses cavaliers ravager le pays. Il donna ordre qu’on détrônât George II, et que la Diète désignât son successeur. Rákótzi ne tenta pas une résistance désespérée, et se retira dans les forteresses qu’il possédait en Hon-