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fut surtout de 1594 à 1613 que la Transylvanie passa par les plus cruelles épreuves. Il semblait qu’elle fût perdue sans ressources. Malgré leur antipathie pour les Allemands, les Transylvains se rapprochèrent de l’Autriche, qui leur promit sa protection ; ils se donnèrent à l’empereur en 1698. Les Turcs abandonnèrent leurs prétentions sur la Transylvanie, et les dernières victoires de Joseph II leur enlevèrent ce qu’ils possédaient encore du territoire hongrois.

Les malheurs de cette époque fatale sont consignés dans le recueil des lois. Si on parcourt les décisions des Diètes, on rencontre certains articles fort courts, rapportés sans commentaires, qui vous arrêtent et vous saisissent. — 1555. « La Diète tenue à Maros Vásárhely décide que ceux qui reconstruiront dans l’espace de trois ans leurs maisons brûlées ne paieront pas de taxe. » — 1614. « Les habitants d’Hermannstadt sont exempts d’impôts pendant deux années à cause des maux qu’ils ont soufferts. » — 1658. « La Diète décide que Torda sera repeuplée. » — 1668. « La Diète tenue à Bistritz décrète des peines sévères contre les habitants qui, s’étant enfuis dans les bois à l’approche des ennemis, tarderaient à paraître dans leurs demeures. » — 1670. « Les habitants de Szilágy Cseh sont exempts d’impôts, parce que la guerre leur a fait un grand dommage. » — 1683. « Pour compléter le tribut dû aux Turcs, il est arrêté que quiconque ne contribuera pas au plus vite