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vit la Dacie définitivement réduite en province romaine. Pour éterniser la gloire de cette conquête, Trajan éleva à Rome la colonne triomphale qui porte son nom.

Les Daces choisissaient leurs rois, dont le pouvoir était limité par un grand prêtre. Ils regardaient la mort comme un passage à une meilleure vie, où l’on était réuni à Dieu, et s’exposaient avec joie dans la bataille. Nul peuple n’inspira plus de terreur aux Romains de l’empire. Leur langue, qui paraît s’être rapprochée de celle des Sarmates, était mêlée de mots grecs[1].

Les souvenirs de cette première époque sont maintenant assez rares en Transylvanie. Les Daces, peuple pasteur et agriculteur, avaient bâti des villes ; les colons grecs en avaient aussi élevé. Quelques noms de ville nous sont connus[2] ; l’on peut même croire que plusieurs villages ou bourgades occupent l’emplacement de cités daces : Várhely, par exemple, et peut-être aussi Carlsbourg et Veczel. On a découvert près de Thorda, en 1826, deux monnaies d’or qui furent frappées sous le roi Sarmis, comme le montrait l’inscription grecque

  1. Ovide, Trist., el. 2, el. 7.
  2. Decidava, Sergidava, Marcidava, Sandava, Ramidava, Singidava, Utidava, etc. La terminaison dava signifie, selon les uns, « montagne », et, selon d’autres, « forteresse ». Il est probable que ces deux opinions sont vraies, puisque alors on se fortifiait toujours sur des hauteurs.