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et à l’ouest, c’est-à-dire vers la Hongrie, elle a pour voisines, au delà des Carpathes, à l’orient la Moldavie, au midi la Valachie. Une seule rivière, l’Aluta, perce cette ceinture de montagnes pour aller se jeter dans le Danube. Toutes les autres prennent leur direction vers la Hongrie, dont le sol est plus abaissé. La situation de la Transylvanie, bornée par les mêmes montagnes qui forment la frontière de la Hongrie, la rattache naturellement à ce royaume, dont elle est, à cause du rempart qui l’entoure, une sorte d’ouvrage avancé. On l’appelait au moyen âge la citadelle de la Hongrie, arx Hungariæ.

La Transylvanie se rattache également à la Hongrie par sa population : on retrouve les mêmes races dans les deux pays. Aussi les Hongrois, pour consacrer cette fraternité, appellent-ils la Hongrie et la Transylvanie « deux sœurs patries », a’ két testvér haza. Toutes deux ont constamment suivi les mêmes voies et subi les mêmes destinées.

Bien qu’en réalité ces deux contrées n’en fassent qu’une, le voyageur peut établir entre elles une différence marquée s’il considère l’aspect et les produits du sol. À vrai dire, la Transylvanie se distingue des autres pays de l’Europe, en ce sens qu’elle emprunte quelque chose à chacun d’eux et qu’elle les rappelle tous. Vous retrouvez la nature septentrionale dans les montagnes des Sicules, ombragées de forêts épaisses, où l’ours se