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doit au gouvernement comme sujet, et il doit au magnat comme fermier. Au gouvernement il donne une contribution en argent et un impôt en nature, c’est-à-dire le logement, le pain, le bois et l’avoine, qu’il est tenu de vendre à très bas prix aux troupes. L’administration l’emploie encore aux travaux des routes et au service de la poste (vorspann). Au seigneur, d’après les puncta regulaliva, il doit, suivant les comitats, deux ou trois jours de travail par semaine, en amenant un attelage de quatre bœufs S’il n’a reçu que le terrain qui entoure sa maison (tetek), il ne doit qu’une journée de corvée. Lorsque le paysan arrive d’un village voisin, le temps qu’il emploie pour venir et s’en retourner est compté dans les heures de travail. S’il part d’un lieu éloigné, il reçoit la nourriture nécessaire pour lui et ses bœufs. En outre le paysan doit la dîme prélevée sur ses denrées. Dans quelques contrées il donne chaque année une poule et dix œufs. Quelquefois sa femme vient filer au château ou remplit telle fonction déterminée. Tout cela se fait d’après les conditions acceptées de part et d’autre, car le magnat ne peut de lui-même augmenter la corvée. Ces coutumes qui nous reportent à un temps déjà loin de nous, donnent lieu a des scènes caractéristiques. Je vis un jour transporter dans la cour d’un riche propriétaire des charretées de jambons que l’intendant avait placés quelques mois auparavant dans les cheminées des villa-