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prits ; le projet de loi fut ajourné et l’œuvre entreprise n’est pas encore achevée. Remarquons ici un fait grave : le servage fut définitivement aboli en 1790, un an après la prise de la Bastille.

Le paysan est simplement fermier du magnat. Il reçoit de lui une maison, un terrain labourable, et un terrain pour le pâturage. Il paie son fermage, suivant son choix, en argent ou en journées de travail. Il ne peut être retenu ni chassé arbitrairement II prévient le seigneur à la Saint-Michel et part à la Saint-Georges. De son côté le magnat ne peut lui diminuer son champ ni le dépouiller de sa maison. Il ne peut le renvoyer sans l’autorisation du comitat, à moins que le paysan n’ait provoqué par sa conduite cette mesure rigoureuse. Les dépenses faites par le paysan pour l’amélioration de la maison lui sont remboursées quand il la quitte. On n’a pas encore accordé aux Bohémiens qui vivent sous des tentes la faculté de changer à leur gré de résidence. En les attachant au sol on a eu pour but de les discipliner.

Dans les lois hongroises, on appelle sessio la quantité de terrain concédée par le magnat au paysan. De là vient qu’on appelle unius sessionis nobilis le noble qui ne possède pas assez de terrain pour en affermer et qui n’a que le champ qu’il cultive.

Les redevances des paysans sont de deux sortes : il