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possède un haras. Lorsqu’il reçoit une visite, il fait parader dans la courses plus beaux chevaux ; c’est là un très vif plaisir pour lui et son hôte. Il y a quelques années l’Angleterre a applaudi un magnat dont l’adresse et l’agilité brillèrent à toutes les chasses. Tout ce qu’un cavalier peut faire, il le fit ; et de nombreuses gravures représentant ses principales prouesses perpétuent le souvenir de son passage dans ce pays excentrique, où se commettent tant de froides folies.

Dignes épouses de ces cavaliers intrépides, on vit, sous Marie-Thérèse, des Hongroises suivre l’armée et braver les périls de la guerre. Le peuple avait pris noblement en main la cause d’une reine qui s’était abandonnée à lui. Les circonstances enfantèrent des actions. Aujourd’hui les filles de ces héroïnes manient un cheval aussi habilement qu’elles dansent une mazourke. En Transylvanie ces plaisirs, loin de s’exclure, se combinent. On m’a raconté qu’un magnat dont la terre était peu éloignée de Clausenbourg invitait les habitants de la ville à de brillantes soirées. Les femmes arrivaient en traîneaux, et les seigneurs, une torche à la main, galopaient de chaque côté de la route. Combien de nos élégantes reculeraient devant un plaisir acheté par la moindre fatigue ! Disons-le en passant, le bal est fort en faveur dans ce pays. Durant l’hiver Clausenbourg est en fêtes continuelles ; les réunions se succèdent presque sans interruption, et elles offrent toujours un agréable coup-d’œil.