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pierres qui formatait ce mur sont tombées, ce qui fait qu’on peut l’escalader sans trop de peine. En montant ainsi l’espèce d’escalier qui s’est formé entre les assises, on arrive à la petite tour qui couronne l’édifice, et dans laquelle est pratiquée une galerie obscure haute de trois pieds. À l’angle du mur circulaire est un chapiteau colossal ; près de là sont couchés des lions de pierre. Du côté opposé à la voûte le mur est formé de moellons et de blocs de marbre entre lesquels se montrent deux colonnes.

On pénètre dans l’église par une petite porte dont le dessus est décoré de peintures valaques. L’intérieur de l’édifice est supporté par quatre piliers gros et courts, très rapprochés l’un de l’autre, et sur lesquels on lit des inscriptions romaines. La lumière entre par les ouvertures de la tour, qui est située précisément au dessus de l’espace compris entre les quatre piliers. Au fond se trouve l’iconostase, et au delà l’hémicycle formé par le mur de derrière, où le prêtre dit l’office. Les vieilles murailles de l’église sont couvertes aujourd’hui de peintures : ce sont des portraits de saints et quelques tableaux expressifs qui montrent à chacun comment ceux qui se livrent aux plaisirs défendus deviennent la proie du diable. Les peintures sont d’une naïveté telle, qu’il faut être un pécheur bien endurci pour ne pas quitter sur l’heure la voie de perdition.

Pendant que j’examinais chaque pierre de ce curieux