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que cette langue vulgaire, mêlée aux idiomes barbares, ne soit entrée pour beaucoup dans la formation des diverses langues parlées aujourd’hui par les peuples d’origine romaine. On reconnaît dans toutes un certain nombre de mots semblables, qui n’appartenaient pas au langage de Virgile, mais qui, par cela même qu’ils sont universels, ont dû dériver de la source commune.

Les Valaques de Transylvanie commencent à abandonner les caractères cyrilliens et à se servir des lettres latines. L’orthographe italienne, qu’ils ont naturellement adoptée, est insuffisante pour exprimer certains sons particuliers à leur langue ; ils les rendent au moyen de cédilles. Le ș a le son du français ch ; le ç, ț, se prononcent tz. En Transylvanie l’idiome valaque renferme un certain nombre de mots hongrois. En Servie, en Bulgarie, il s’est accru de quelques mots turcs et albanais, et paraît d’ailleurs avoir conservé plus purement la formation latine. Entre autres particularités de la langue valaque, il faut remarquer que l’article se met après le mot : omu’l, « l’homme ».

Les Valaques cultivent leur langue avec succès. Les poètes écrivent des vers qui sont aussitôt appris par les paysans. Presque tous les numéros de la Gazetta di Transsilvania, qui se publie à Cronstadt, contiennent des poésies nouvelles. M Papp, de Balásfalva, nous a communiqué quelques chansons que nous nous empressons de reproduire à cause du mérite incontestable