Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/347

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donne un reflet argenté. Un clocher également de bois, terminé par une aiguille fort mince, surmonte régulièrement cet édifice primitif. À la longue la mousse s’infiltre entre les poutres et des plantes poussent sur le toit : cela est d’un effet mélancolique. Les murs sont couverts à l’extérieur de peintures naïves. Quelquefois une galerie en arcades flanque l’église, et une porte sculptée et découpée avec assez d’art ferme le champ qui l’entoure. Une planche est attachée à l’un des poteaux : à certaines époques de l’année on laisse reposer les cloches, et on appelle les fidèles à l’office en frappant sur cette planche. On rencontre en foule de charmantes églises de ce genre, et l’on se demande comment des hommes aussi simples, sans autre guide que leur inspiration, parviennent à ériger et à orner ces édifices.

L’église du village de Móts, dont nous donnons un dessin, a été élevée il y a deux cents ans. Suivant la coutume valaque, la porte, qui est percée sur le côté, est si basse, qu’on ne peut entrer sans courber la tête : peut-être, dans la pensée des architectes, y a-t-il là une intention marquée. Deux fenêtres fort petites répandent dans l’intérieur de l’église une clarté douteuse. À la faveur de ce demi-jour mystérieux on aperçoit d’éclatantes peintures qui ornent les murailles de bois. Ce sont des portraits de saints et des scènes allégoriques, avec le nom des personnages et l’explication