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est la plus répandue, paraît représenter l’enlèvement des Sabines. La danse des caluser est encore fort caractéristique. Les étymologistes prétendent qu’elle était exécutée dans le Colysée ; d’autres veulent qu’elle figure une danse de cavaliers, littéralement une « danse de cheval ». Une tradition attribue à cette danse une origine plus vénérable encore, et fait dériver le mot valaque de collini salii, par abréviation colli salii. Les danseurs saliens, dit Nieuport, possédaient un temple sur la colline quirinale. Aux ides d’avril ils exécutaient, en récitant des rapsodies qui étaient à peine intelligibles au temps d’Horace, des danses que menait un chef ou vates. Aujourd’hui les danseurs valaques portent, comme les Romains, deux courroies garnies déboutons en cuivre qui se croisent sur les épaules et dont l’une figure le baudrier ; ils commencent à la fin d’avril ou après la Pentecôte leur danse, que l’on regarde en quelque sorte comme sacrée, manient en guise d’épées de longs bâtons, et donnent à celui qui les dirige le nom de vatof.

Je me souviens d’une danse dont on ne sut pas me dire le nom, mais qui me frappa singulièrement. Après avoir fait, deux par deux, quelques pas en décrivant un cercle, les hommes et les femmes se séparaient. Celles-ci marchaient isolées autour des hommes et semblaient chercher avec inquiétude quelque objet chéri. Les cavaliers s’assemblaient, piétinaient en mesure