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vigueur, et tout le monde doit s’y soumettre[1]. Une sage prévoyance guide les mineurs. On se contente de creuser le sol horizontalement en prolongeant les souterrains, et on réserve pour l’avenir les richesses que l’on trouverait si on fouillait profondément. « Nous marchons ici sur des trésors, me dit un moment l’inspecteur ; on aura cela après nous. » Toutefois les mines rapportent chaque année 600 kilog. d’or. Il y a à peine cent ans qu’elles sont ouvertes, et la seule dîme prélevée sur les mines des particuliers a produit une somme de deux millions cinq cent mille francs.

C’est en effet vers le milieu du siècle dernier que les mines de Nagy Ag ont été découvertes. Un paysan du village voisin Nozság, nommé Armantin Tanassi, trouva le premier minerai, qu’il montra à son seigneur. Celui-ci n’y prit garde ; mais il se rencontra là un officier d’artillerie qui examina l’échantillon, et déclara qu’il contenait de l’or mêlé d’argent. Cette certitude une fois acquise, on ouvrit les mines, on attira des ouvriers, et un nouveau village s’éleva. Nagy Ag est situé dans une vallée trop resserrée pour contenir tous les mineurs, en sorte que les maisons grimpent de tous côtés aux flancs des montagnes, dont chacune porte

  1. Les mines sont divisées en 128 parties, dont 32 appartiennent au fisc, 16 à la famille royale, et 80 à des particuliers.