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mon désir d’être court, je ne puis me dispenser de faire une dernière halte à Nagy Ag.

Les veines à Nagy Ag sont continues, tandis qu’à Veres Patak l’or est comme éparpillé ça et là. J’arrivai dans ces nouvelles mines vers le milieu du jour. Les trois cents ouvriers qui y travaillaient en avaient retiré de l’or, depuis la nuit précédente, pour une valeur de vingt-six mille francs. On y trouve aussi des masses d’or natif, comme dans tout le reste des montagnes. Les minerais extraits à Nagy Ag contiennent en général si peu de corps étrangers, qu’on les broie à sec. L’eau, qui enlève ailleurs les substances mauvaises, n’est ici nécessaire que dans peu de moulins. La poussière métallique est ensuite apportée à Zalathna, où l’on opère la séparation des métaux. À Nagy Ag l’or est mêlé d’argent, de tellure, et d’une très petite quantité d’antimoine. Mais la quantité d’or est double de celle d’argent.

Les montagnes de Nagy Ag sont percées de mille souterrains qui se prolongent et se coupent de manière à figurer les rameaux d’un arbre immense et étendu. Il faut, dit-on, quinze jours pour les parcourir. Une de ces galeries a près de onze cents toises de longueur ; elle fut commencée par les deux bouts, et le lieu où les travailleurs se sont rencontrés est à une profondeur de trois cents toises. On mit douze ans à la percer. Elle est voûtée dans toute sa longueur, sauf quelques endroits