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Quand les prisonniers ne suffisaient pas, on forçait les habitants à creuser la terre et à donner de l’or. Le nombre des malheureux voués à ce travail était immense. Polybe rapporte que les seules mines d’Espagne, dont la richesse était comparativement médiocre, occupaient quarante mille ouvriers ; qu’on juge combien de milliers d’hommes étaient employés dans celles de la Dacie, puisqu’elles rapportaient deux cent huit livres d’or par semaine, outre l’impôt en or levé sur les habitants des montagnes[1] !

On s’est plusieurs fois demandé si les mines de Transylvanie avaient été exploitées par les Daces. Il est à peu près sûr qu’ils savaient tirer l’or ou du moins qu’ils lavaient le sable des ruisseaux aurifères. Dromichœtes, il est vrai, en parlant à Lysimaque, représenta son pays comme une contrée pauvre et qui ne pouvait tenter les conquérants. Mais Hérodote fait mention des richesses de la Dacie et de l’or qu’elle produisait. Il faut donc que les Agathyrses, qui l’habitaient de son temps, aient connu le secret que Dromichœtes prétendait ignorer. Les monnaies de Sarmiz, toutes grossières qu’elles sont, montrent que les Daces connaissaient aussi l’art de frapper les pièces.

Quand eut lieu la découverte des cozons et des lysimaques trouvés dans la colline de Muntsel il y a une

  1. V. Köleseri, et l’ouvrage de M. Henne, Beytræge zur dacischen Geschichte, Hermannstadt, 1836.