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seule ville. Si l’on excepte Bude, la capitale de la noblesse, toutes ces agglomérations de dix, vingt et trente mille hommes, que l’on rencontre sur le territoire des Hongrois, ne sont, à vrai dire, que des villages. Ils consistent, comme les hameaux de moindre importance, en larges rues sablées, où cent chevaux galopent à l’aise ; seulement, les rues sont multipliées. Debreczin, qui compte soixante mille habitants, est en grande partie formé de petites maisons régulièrement blanchies et construites en forme de tentes. Aussi, malgré les élégantes boutiques de quelques marchands étrangers, Debreczin est-il un véritable village hongrois.

Les paysans magyars, pour me servir de l’expression hongroise, portent une chemise à manches flottantes, qui s’arrête au bas de la poitrine, et, en se soulevant, laisse voir le dos hâlé par le soleil. À partir des reins ils ont un large pantalon de toile appelé gagya, frangé à son extrémité, en dessous duquel sort la botte. Le gagya est assujetti par une courroie ou un mouchoir, de telle façon que le ventre s’efface, et la poitrine ressort fortement bombée. Ils jettent sur l’épaule une bunda de peaux de mouton. Leur tête est couverte d’un bonnet noir (sureg) en forme de shako, ou d’un chapeau à larges bords comme en ont nos montagnards de l’Auvergne. Les paysans riches et les petits gentilshommes roulent le gagya autour de la jambe, et mettent une culotte de drap galonnée, qui entre dans des bottes à la