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qu’elle se trouvait sur notre chemin. Notre hôte improvisé nous accueillit avec la cordialité d’usage en pareil cas ; et, après un copieux déjeuner auquel il invita, pour me faire honneur, le peu de gens qui savaient l’allemand, il nous conduisit vers son moulin à pilon, qui n’avait pas cessé de battre à quelques pas de nous. Il l’arrêta un moment ; et, plongeant la main dans le réservoir, il en retira une poignée de poussière d’or, provenant d’une charge de pierres, qu’il avait placées sous les pilons trois jours auparavant.

À Veres Patak, comme à Vulkoj, on trouve des masses d’or natif. Je vis une cristallisation sous laquelle on avait découvert un monceau d’or du poids de quinze kilogrammes. Partout où on cherche l’or on le trouve. Les montagnes de Veres Patak sont les plus riches de la Transylvanie ; et il n’y a peut-être pas dans le monde un lieu où, dans un espace si resserré, on trouve une telle quantité d’or. Aussi y a-t-il de tous côtés des mines, qui toutes rapportent. J’en visitai une fort belle, large et haute, de cent trente toises de profondeur, au moment où les mineurs employaient la poudre. Le bruit de la détonation, qui se prolongeait dans la galerie sombre, produisait un effet étrange et saisissant. On eût dit une tempête souterraine.

Quand les pluies ont fait déborder les torrents, on trouve l’or dans la boue du chemin. Sous ce rapport le temps nous avait assez favorisés pour que nous pus-