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frère, plus jeune qu’elle, qui apprenait à l’imiter. Il avait dans ses petites mains une écuelle d’où quelquefois il laissait tout tomber dans le courant. J’aurais voulu apprendre que ce vieillard et ces enfants recueillaient beaucoup d’or ; mais depuis quelques mois ils n’étaient pas heureux.

Toutes les vallées qui environnent Vulkoj sont semées de maisons dont les habitants vivent du travail des mines. Un seul village valaque, Bucsum, compte trois mille feux, et a quelques lieues d’étendue ; il est divisé en une foule de hameaux dont l’un s’appelle Valea alba, « vallée blanche ». Le prêtre grec d’un autre hameau, Isbita, a fait des fouilles si heureuses, que peu de magnats possèdent, dit-on, une fortune égale à la sienne. Il vient toujours travailler aux mines dans ses vêtements de toile et son gros manteau blanc.

Nombre de mineurs sont logés dans les quelques maisons de bois qui forment Vulkoj. Le soir, pendant qu’ils se séchaient, un homme passa en jouant de la cornemuse. Tous sortirent, fatigués et mouillés qu’ils étaient, pour ne rien perdre de cette musique abominable. Ils entouraient le virtuose et écoutaient avec une joie bruyante les sons lents et rauques qu’il tirait de son instrument. Un grand feu fut allumé. Ils s’accroupirent à l’entour en poussant par intervalles de longs cris qui témoignaient de leur enthousiasme. Quand des branches de sapin étaient mises au feu, la flamme, se ra-