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retirées de la mine, car l’or est toujours engagé dans des roches, sont broyées par de lourds pilons de bois que mettent en jeu des torrents ; un cours d’eau passe continuellement sur les pierres broyées et en emporte la poussière, tandis que l’or, plus lourd, reste sous les marteaux. Cependant une certaine quantité d’or est aussi enlevée ; pour qu’elle ne soit pas perdue on a disposé en étages plusieurs hommes qui, l’un après l’autre, reçoivent dans un réservoir la boue formée d’eau et de poussière dont ils extraient l’or emporté. Cet or est purifié ensuite au moyen de l’amalgation. Il s’agit seulement d’avoir de l’eau. Au cœur de l’hiver comme au cœur de l’été cette condition ne se trouvait pas remplie. Voici comment on a résolu la difficulté. On a construit une machine telle, qu’une colonne d’eau d’un diamètre de six pouces met en mouvement vingt-quatre pilons. L’eau, qui arrive par un conduit souterrain, ne gèle pas l’hiver : la machine fonctionne donc par le plus grand froid ; et comme la colonne tombe d’une hauteur de trente-six toises, elle a toujours la force d’animer au moins douze pilons, même dans la plus grande sécheresse. Cette machine est la première qui ait été faite en Transylvanie ; elle a été construite sous la direction d’un mécanicien français.

Le même procédé est usité dans presque toutes les mines d’or de Transylvanie. C’est en bocardant les roches sur place qu’on extrait ordinairement le métal.